Label CELF

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Le Label CELF a été remis à  l’Ecole Secondaire des Filles de la Charité à Achrafieh, le 25 février 2015, par M. Patrice Paoli, Ambassadeur de France au Liban et en présence de responsables au sein de l’Institut français  de Beyrouth, de la Compagnie des Filles de la Charité, des Pères Lazaristes, du ministère de l’Education nationale, des invités et des parents d’élèves.

 

Mais qu’est-ce que le Label CELF ?

Le label CELF (Certifications des enseignants en langue française) a été créé en 2011 par l’Institut français du Liban-Ambassade de France.

L’obtention du label CELF pour un établissement atteste que les compétences linguistiques en français de la majorité de l’équipe enseignante ont été certifiées par l’obtention d’un diplôme délivré par le Ministère français de l’Éducation et reconnu internationalement. C’est donc  un gage de qualité linguistique qui traduit l’engagement de l’établissement dans une démarche qualité portant sur l’amélioration du français à travers la formation des personnels enseignants et non-enseignants.

 

Comment obtient-on le Label CELF ?

Pour obtenir le Label CELF, il faut en premier lieu s’engager dans une démarche de formation des enseignants afin qu’ils obtiennent le niveau B2 du CECR (Cadre européen commun de référence pour les langues). Dans le cas de l’Ecole Secondaire des Filles de la Charité à Achrafieh,  72 personnes ont suivi la formation (allant de 60 à 80 heures), qui a été validée par un examen, le DELF, qui est un diplôme délivré par le ministère français de l’Éducation et reconnu internationalement.

En deuxième lieu, il faut que les enseignants qui ont obtenu le DELF suivent une formation pédagogique de 24 heures. A l’issue de cette formation, l’école instruit un dossier de candidature. Si, dans ce dossier, il apparait que 75% du nombre des enseignants ont le DELF, alors l’obtention du Label CELF devient possible.  A l’Ecole Secondaire des Filles de la Charité à Achrafieh, tous les critères ont été satisfaits alors l’obtention du LABEL a été possible.

Pourquoi l’Ecole Secondaire des Filles de la Charité à Achrafieh s’est-elle engagée dans cette démarche ?

Dans son allocution au cours de la cérémonie de remise du Label, Sœur Latifée Fayad, la directrice de l’établissement a bien résumé l’intérêt de l’école dans cette démarche.

Premièrement : La création d’une communauté de pensée francophone et francophile. Les enseignants  qui se forment ensemble tissent entre eux un réseau de pensées et d’idées et se construisent une culture commune.

Deuxièmement : L’exposition des enseignants  aux diversités culturelles afin de les transmettre à leurs élèves.

Troisièmement : La création d’un renouveau de l’enseignement du français.

Quatrièmement : La nécessité d’avoir un regard extérieur sur les compétences langagières des enseignants et leur évaluation par rapport à un référentiel  clair, le CECR.

L’obtention du CELF est également  un gage de qualité linguistique pour les parents d’élèves.

La cérémonie de remise du Label

C’est au cours d’une cérémonie toute en musique que le Label a été remis par Monsieur Patrice Paoli. Dans son mot, M. Paoli a félicité l’établissement pour les efforts déployés et pour son engagement. Il a également mis l’accent sur les liens historiques ente la France et la Compagnie de Filles de la Charité. Un film a d’ailleurs retracé l’histoire commune des présences respectives au Liban. Sœur Latifé Fayad, quant à elle, a bien mis l’accent sur «  la continuité, à travers cette démarche, de  la mission des premières sœurs missionnaires (…) qui ont été un des fers de lance de la promotion de la francophonie et de la culture française au Liban depuis l’époque ottomane. »  Mademoiselle Sandy Ammar a pris la parole au nom des enseignants pour retracer le vécu au cours de ces formations et pour remercier l’établissement pour avoir bien voulu les encourager et les soutenir.

Le moment de la remise de la plaque CELF a été un moment de grande émotion pour tous. Cette plaque a été remise à l’établissement  par Monsieur l’Ambassadeur entouré par  la Sœur visitatrice Marie-Madeleine Boustany, Mme Carole Dandeville et Mme Camilla Kaakour. L’animation musicale a été assurée par le quatuor à cordes de Chrisband et la cérémonie s’est achevée par l’inauguration des nouveaux locaux de la BCD et par un cocktail.

 

Linda AOUN

Conseillère pédagogique

 

 

 

Alocution de Sr Latifée FAYAD

Monsieur Patrice Paoli, Ambassadeur de France au Liban, 

Monsieur Fadi Yarak, Directeur général du ministère de l’éducation nationale libanaise, 

Madame Cécile Longe, Consule de France au Liban, 

Madame Carolle Dandeville,  Attachée de coopération éducative, Directrice des cours, 

Monsieur Imad el Achkar, Directeur de l’Enseignement privé  au Ministère de l’éducation nationale libanaise, 

Révérende sœur visitatrice Marie Madeleine Boustany, 

Révérend Père Visiteur Ziad Hadad, 

Révérend Père Antoine Nakad, directeur des Filles de la Charité au Proche-Orient, 

Révérends pères, Révérendes sœurs, 

Mesdames et Messieurs,  

 

Je suis extrêmement heureuse de vous accueillir ici ce soir- surtout vous Monsieur l’Ambassadeur qui avez bien voulu mettre cette cérémonie sous votre haut  patronage- pour fêter une réussite. 

Il m’a été très important de montrer à ma communauté enseignante et non-enseignante, par notre présence à nous tous, que nous accordons une importance à son engagement et que nous valorisons sa réussite. 

Cette communauté dont  je salue le courage, avant tout, parce qu’elle a  bien voulu tenter l’expérience d’un nouvel apprentissage. Je salue également sa disponibilité et sa bonne foi. Je suis fière de toutes ces personnes et je les remercie d’avoir bien voulu faire partie de cette évolution de notre établissement. 

Ces personnes que vous voyez ce soir ici, qui ont bien voulu reprendre la place de l’élève : se tenir sur une table, apprendre, revivre les tumultes d’un examen  (surtout !), tenir une trousse,  s’assurer bien que le stylo noir le jour du DELF est le bon, que rien n’a été oublié, venir me voir pour leur allumer une bougie durant la terrible épreuve ( Apparemment, c’est une formation à la superstition qui devra suivre bientôt !) … ces personnes , je les salue , parce qu’elles ont accepté d’évoluer pour faire évoluer leur établissement. Quelle meilleure preuve d’engagement de leur part ! 

Cette évolution que nous avons amorcée et qui finalement n’est  qu’un retour aux sources. 

Je m’explique : c’est un retour à nos sources fondatrices, c’est un souhait clair d’inscrire l’établissement  dans la continuité de sa francophonie fondatrice : celle de nos sœurs françaises  missionnaires parties outre-mer pour venir jusque-là, afin de propager une mission mais aussi une francophonie levantine. Nos  établissements ont  constitué, dès leur implantation, un symbole de la présence française dans ce pays. Notre compagnie des Filles de la Charité a été un des  fers de lance de la pénétration culturelle française au Liban depuis l’Empire Ottoman. II nous apparait donc évident, et avant tout par fidélité à ces pionnières, d’entamer une nouvelle époque où nous réaffirmons, assumons et revendiquons une francophonie qui est en totale harmonie avec la culture libanaise. Cette francophonie qui se veut porteuse de valeurs d’humanisme, de culture éclairée, refusant toute forme d’obscurantisme et de pensée unique. Une francophonie qui ressemble à Saint Vincent de Paul.

Nous avons beaucoup débattu de l’utilité de ces formations et notamment de l’apport qu’elles pourraient avoir pour servir ce retour aux sources. Nous avons voulu, d’emblée, qu’elles fassent partie de notre projet d’établissement, qu’elles soient un de ses axes forts, pour que l’action ne soit ni ponctuelle ni déracinée mais qu’elle fasse partie d’un ensemble global. 

Nous étions conscients, heureusement, dès le début, que le déclic linguistique ne se fera pas immédiatement sentir chez nos enseignants ;  ce qui a été, en effet, le cas, parce que les compétences linguistiques de nos enseignants, même si elles ont évoluées, elles ne l’ont pas été de façon spectaculaire (Pas encore, je dirais).  

Alors qu’est-ce qui nous a poussés à mettre en place ces formations ? 

Premièrement : La création d’une communauté de pensée francophone et francophile. Nous avons voulu que ces enseignants  qui se forment ensemble, tissent entre eux un réseau de pensées et d’idées. Qu’ils se construisent une culture commune. Je peux dire que cet objectif a été atteint. Et que les débuts sont extrêmement encourageants. 

Deuxièmement : Nous avons voulu que ces enseignants s’ouvrent encore plus aux diversités culturelles, qu’ils osent questionner leurs certitudes tant culturelles que pédagogiques. Qu’ils vivent un bouleversement de convictions afin de le faire vivre à leurs élèves. Cet objectif a lui aussi été atteint. Des enseignants sourient maintenant de certains préjugés et osent les remettre en cause. 

Troisièmement : Nous avons voulu créer un renouveau de l’enseignement du français. Or, quelle meilleure façon de prise de conscience pourrait-on opérer que de mettre l’enseignant à la place d’un élève ? 

Il nous fallait cette prise de conscience relative aux compétences langagières, à l’enseignement et à l’évaluation du français. Ce cheminement est encore à son début mais, au moins, il a été amorcé et c’est devenu un sujet de discussion possible. Maintenant, notre choix est clair, donner une langue française à nos élèves qui leur  permettra de vivre et de grandir dans une curiosité renouvelée et dans une argumentation solide. 

Quatrièmement : Il nous a été nécessaire d’avoir un regard extérieur sur les compétences langagières de nos  enseignants et de pouvoir  nous situer par rapport à un référentiel  clair. Et en cela résiderait l’intérêt du CELF ; c’est de maintenir notre vigilance quant aux niveaux linguistiques de nos enseignants. 

Je ne peux ici, que remercier notre partenaire, l’Institut français de Beyrouth, en la personne de Madame Carolle Dandeville et de Madame Camila Kaakour, notre interlocutrice privilégiée. L’accompagnement de l‘Institut français de Beyrouth est un accompagnement de qualité. Nous avons apprécié la disponibilité, le professionnalisme et la présence. Je remercie également énormément nos trois formatrices, Mesdames Marie Ghabril, Carole Khoury et Hoda Hamadé. Je suis heureuse de ce partenariat réussi et je forme le vœu  de pouvoir engager des actions encore plus étroites. 

Mes remerciements vont aussi à ma congrégation en la personne de notre visitatrice Sœur Marie Madeleine Boustany pour son soutien, pour son encouragement et pour le  désir qu’elle crée en nous d’aller toujours explorer de nouveaux horizons. 

Vous me permettrez de remercier Mesdames Wafaa Salfiti et Linda Aoun qui ont géré le dossier de la formation et de la certification de la part de l’école.  

Notre prochain objectif est d’instaurer le DELF scolaire auprès de nos jeunes et  de faire de notre établissement, selon le mot de Jacques Ricœur un  « exceptionnel normal ». Derrière le destin ordinaire d’une institution missionnaire française au Liban, il faut lire l’ambition de présenter à tous ces élèves qui nous sont confiés le meilleur possible et de définir un modèle éventuel  d’une école d’enseignement du et en français au Liban. 

Je vous remercie de votre présence. 

Sœur Latifée FAYAD 

            FDLC

 

 

Allocution des enseignants

Je vais vous raconter une petite histoire….

Il y a une fois (ou peut-être plusieurs dans cet établissement) un oracle s’abattit sur une paisible communauté scolaire. 

Il leur prédit qu’un grand bouleversement allait survenir et qu ‘il n’ y en a pas encore eu de similaire 

Persuadée que ce ne fut qu’un mauvais présage, 

la communauté baissa la tête en attendant que  l’augure dégage. 

Elle pensa que l’engouement passerait

et que la rentrée scolaire ne sera en rien différente des autres qui ont précédé 

Mais c’était sans compter sur la direction,

qui a su se faire des alliances et des affiliations. 

 Un beau jour ensoleillé,

des renforts débarquèrent,

et devant les mines renfermées, 

ils ne furent nullement impressionnés. 

Dans des équipes, ils furent distribués, 

et pour chacune une formatrice attribuée. 

Avec de larges sourires, 

elles commencèrent à nous dire 

ce que l’oracle a bien su prédire : 

des mises en situations, des lectures, des débats, 

et pire que le pire 

un examen pour tout finir. 

La communauté râla  et des protestations furent entendues. 

Loin d’être réprimées,

par un geste de la main elles furent quand même balayées. 

Vaincue, la communauté n’avait plus beaucoup de choix 

et elle se renfrogna en attendant le bon moment de se refaire entendre la voix. 

Mais bizarrement, dans le jour qui suivit,

un étrange sentiment commença à envahir les esprits. 

Ils ne surent pas au début, 

si des potions magiques leur furent octroyées à leur insu. 

Même en redoublant de vigilance, 

les personnes ont su qu’elles ont finalement été ensorcelées 

et qu’un puissant trouble s’est insinué : 

ce trouble fut quand même rapidement identifié. 

Et un nom lui fut donné : 

plaisir… 

Sur les chemins tortueux de la formation, ce plaisir  les guida. 

A se dépasser, à aller de l’avant, à se faire confiance, il les  força. 

Les trois formatrices savaient très bien le rallumer 

à chaque fois que la flamme risquât d’agoniser. 

Face au plaisir, forcées de se rendre à l’évidence, 

les personnes une à une oublièrent leur prudence. 

Et les formations connurent même une affluence. 

Vite, le moment tant redouté  arriva 

mais l’examen sans incidence se déroula 

Reconnaissante, la communauté s’est retournée 

vers sa direction pour la remercier. 

 A ce moment, elle avait compris 

que l’indifférence à la souffrance de l’été n’était qu’appui 

Et que ce qui a été mené avec doigté, 

d’une grande générosité il s’est accompagné. 

Dans ses émotions, la communauté n’oublia pas ses  trois formatrices  et face au plaisir 

elle leur fit part d’un grand désir : 

continuer cette collaboration,

qui,  pour tous, ne fut finalement que joie et satisfaction. 

Pour tout couronner une fête fut organisée 

et des diplômes distribués 

Heureuse, la petite communauté ne voulut plus s’arrêter 

et vers ses élèves elle s’est ensuite tournée 

pour allumer chez eux un désir qui leur manquait 

Un grand merci à tous se devait d’être adressé 

et des sentiments de gratitude communiqués. 

Merci  particulièrement à notre directrice Sœur Latifée FAYAD,  pour nous avoir embarqués dans cette formidable aventure.

Chère Sœur, votre engagement et votre implication personnelle nous ont permis d’être réunis aujourd’hui. Nous vous sommes profondément reconnaissants. 

 Avec détermination, vous nous avez encouragés  à suivre la formation, et, sans lésiner sur les moyens, vous avez même tout  financé.

  Vous  nous avez accompagnés, soutenus, encadrés. Chacun de nous est parfaitement conscient qu’il vous doit cette opportunité. 

 Nous mettons un point d’honneur à réaliser votre vœu à vouloir former une équipe soudée, qui s’appuie, se défend et mutualise ses ressources. 

Merci à l’Institut français qui nous a accompagnés, 

merci à nos trois formatrices  Mesdames Marie Ghabril, Carole Khoury et Hoda Hamadé pour tout le plaisir reçu . 

 Merci à la formidable communauté des Filles de la Charité pour nous avoir permis de grandir sous sa bienveillance. 

A bientôt pour célébrer, je l’espère, de nouvelles réussites et écrire de nouvelles histoires.

Merci !

Au nom des enseignants

Sandy AMMAR